"15 jours ailleurs", un film avec Didier Bourdon sur le Burn out et l’internement en psychiatrie

, par  Véronique R. , popularité : 24%

Enfin, voilà un film qui dénonce les abus de notre société sur l’humain avant tout, mais aussi patient en psychiatrie. Divinement interprété par Didier Bourdon et Judith Chemla, nos héros d’une société en mal d’existence montrent à quel point l’entraide humaine et fraternelle est nécessaire et indispensable pour l’épanouissement de chacun.

Un film réalisé par Didier Bivel

Synopsis :
« Vincent a fait un « burn out » en pleine réunion de travail. Avec l’accord de son épouse, il est interné en psychiatrie. Délaissé par une équipe soignante débordée, il se lie d’amitié avec Hélène, jeune femme psychotique, qui est la seule à le faire parler, à le dérider… »





Ce film dénonce quatre grands problèmes sous-jacent de notre société :

  1. une propension des salariés d’entreprises à se sur-investir, poussés par la pression et par une soi-disante reconnaissance non appliquée, et ce, jusqu’à un épuisement physique et psychique.
  2. Les conditions d’hospitalisations pour les patients en psychiatrie sont déplorable : mise en isolement avec contention de façon abusive, camisole chimique employée jusqu’à rendre « légume » certains patients. Et pour le moins grave : alimentation industrielle, et aucune activité proposé au patient.
  3. Le manque de moyens pour les soignants : ils ne sont pas assez nombreux et manque de temps pour prendre en compte les besoins de chaque patient ; par ce manque de moyen et de formation des praticiens, aucune approche humaine n’est faite pour calmer les patients « en crise » qui sont mis en chambre d’isolement avec contention.
  4. Les femmes internées peuvent être séparés de leur(s) enfant(s) pour du plus ou moins long terme, ce qui peut créer une détresse. A cause de l’internement, hommes et femmes peuvent aussi perdre leur emploi, avoir donc des difficultés à payer leur loyer, et se trouver potentiellement à la rue.



En tant que patiente diagnostiquée avec une schizophrénie et donc potentiellement, psychotique, on se met littéralement à la place de la patiente psychotique, Hélène. Quant on projette dans sa vie, d’avoir un enfant et qu’on est psychotique, on se pose la question du jour où, lorsqu’on aura cet enfant, quel sera le risque d’en être séparé plus ou moins provisoirement. C’est une peur viscérale et un risque d’injustice inhumaine qui se déroule sous nos yeux. Le résultat de cette séparation est une immense détresse et une grande souffrance.

La souffrance de se retrouver sous contention dans des chambres d’isolements (sans fenêtres) est immense. Alors que le patient aurait besoin d’approches humanistes tel que la parole compréhensive et l’écoute, il se retrouve « punit » de son propre mal être, une souffrance intérieure dont la principale cause est une société mal adaptée aux réels besoins humains.

Parmi les troubles psychiques concernés dans le film, on reçoit le choc du « Burn out ». Le corps et l’esprit réagissent de façon violente envers lui-même et auto-destructive, du moins, en partie. Une grande alarme tirée par la victime, qui, même accompagnée vers le rétablissement, gardera parfois des séquelles. Parfois, la victime du « Burn out » fait une rencontre qui lui permet d’avoir des prises de conscience, notamment sur le chemin parcouru et sur le nouveau cheminement à prendre.

Dénué de toute attente de retour sur investissement personnelle, la rencontre de nos deux héros montre que le dévouement fraternel est possible et que c’est cela, qui permet d’aller vers un rétablissement de chacun.


Je n’ai pas trouvé ce film à l’achat sur internet ; en revanche, il a été diffusé mardi 29 mai 2018 sur la chaîne 23 et est disponible en replay jusqu’au mardi 5 Juin 2018 en suivant ce lien. Ne le manquez pas !

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